Le travail de nuit
Le travail de nuit peut avoir des effets sur la santé, il est important, non seulement, d’informer les salariés sur les risques du travail de nuit, mais également de mettre en place de la prévention au niveau de l’entreprise.
Définition du travail de nuit
L’article L.3122-2 du Code du travail stipule que : “Tout travail effectué au cours d’une période d’au moins neuf heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures est considéré comme du travail de nuit.
La période de travail de nuit commence au plus tôt à 21 heures et s’achève au plus tard à 7 heures”.
Pour être considéré comme travailleur de nuit, il faut exercer :
-
au minimum deux fois par semaine au moins 3 heures de travail de nuit quotidiennes ;
-
ou 270 heures de travail de nuit pendant une période de 12 mois consécutifs, sauf si clause contraire dans la convention ou l’accord collectif de travail.
Les effets sur la santé
Le travail de nuit peut avoir des effets sur la santé des salariés, car les horaires décalés perturbent le cycle biologique, en matière de sommeil, d’alimentation…
L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a établit en 2016, un rapport d’expertise faisant état des différents risques avérés ou probables du travail de nuit sur la santé des salariés :
-
troubles du sommeil (somnolence, diminution de la vigilance), multipliant par deux le risque d’accident du travail et mais également le risque d’accident sur le trajet ;
-
troubles du métabolisme, comme l’augmentation du cholestérol ou de la glycémie ;
-
effets sur l’obésité et le diabète de type 2 ;
-
effets sur l’infarctus du myocarde ;
-
troubles de l’humeur (dépression, anxiété, irritabilité) et de la personnalité ;
-
baisse des performances de la mémoire et du langage ;
-
risque cancérogène, notamment sur le cancer du sein ;
-
sur-fatigue pouvant conduire sur du long terme à une dégradation précoce de l’état de santé ;
-
augmentation du risque d’avortement spontané ou d’accouchement prématuré.
Outre ces risques, le travail de nuit peut avoir des impacts sur la vie sociale, engendrer un sentiment d’isolement, un décalage avec l’entourage familial.
Comme stipulé par l’article D.4161-2 du Code du travail, le travail de nuit est considéré comme un facteur de risque professionnel.
La prévention des risques
Depuis la Loi travail, les travailleurs de nuit bénéficient d’un suivi médical adapté avant la prise effective du poste en question et avec une périodicité qui n’excède pas une durée de trois ans.
L’entreprise doit :
-
privilégier le volontariat ;
-
associer les salariés aux discussions sur l’organisation du travail ;
-
vérifier la compatibilité entre les horaires de début et fin de poste et les horaires de transport en commun ;
-
prévoir un minimum de 11 heures de repos entre 2 postes ;
-
favoriser la dimension collective et rompre l’isolement ;
-
prévoir une pause d’au moins 30 minutes pour une sieste ;
-
adapter l’éclairage, en prévoyant une lumière plutôt intense en début de poste, et plutôt limitée en fin de poste.